Travail temporaire : la CFDT Synergie dénonce une négociation déloyale sur l'accord relatif aux saisonniers et refuse tout recul social
La CFDT réaffirme son opposition à la reconduction d’un accord sur les contrats saisonniers supprimant l’indemnité de fin de mission (IFM) sans contrepartie sérieuse pour les salariés intérimaires.
Une négociation déloyale et sans fin
Dès le départ, la CFDT a pris part loyalement à la négociation, tout en rappelant qu’elle n’était pas demandeuse d’un nouvel accord. À plusieurs reprises, elle a pointé le déséquilibre structurel du texte, reposant exclusivement sur le retrait d’un droit inscrit dans le Code du travail.
Alors que l’ensemble des organisations syndicales ont refusé de signer la version du 9 janvier 2025, la direction de SYNERGIE a poursuivi ses manœuvres en prolongeant unilatéralement la période de signature, jusqu’à obtenir une signature minoritaire (CFE-CGC / UNSA) le 27 mars. Une signature retirée depuis par la CFE-CGC elle-même, confirmant l’absence de consensus syndical.
Pour la CFDT, une négociation ne peut être reconduite indéfiniment jusqu’à obtenir une signature à tout prix. Il en va du respect de la parole syndicale, et des principes de loyauté imposés par le Code du travail.
La CFDT n’a pas à proposer l’injustifiable
La CFDT dénonce par ailleurs la pression croissante exercée pour obtenir des contrepropositions, comme si les syndicats devaient chercher eux-mêmes les moyens de légitimer la perte d’un droit fondamental. La CFDT s’y refuse.
Elle rappelle qu’elle ne souhaite pas d’accord sur les contrats saisonniers dans ces conditions, car aucune mesure n’a été proposée à la hauteur de la suppression des 10 % d’IFM. Et aucune mesure n’a été jugée acceptable pour protéger les intérimaires concernés.
Une communication interne à charge et un climat inquiétant
Depuis l’échec de la signature, une campagne de communication interne orientée contre la CFDT a été menée, relayant les frustrations d’agences locales et alimentant une défiance artificielle. Cette stratégie de division, qui instrumentalise les permanents contre les syndicats, est indigne d’un dialogue social responsable.
La CFDT exige un changement de méthode
Plutôt que de maintenir sous pression les organisations syndicales, la direction devrait ouvrir de vraies négociations sur les conditions de travail et la fidélisation des intérimaires, sans chercher à imposer un modèle unilatéral.
La CFDT reste ouverte au dialogue, mais refuse de céder à des logiques de contournement, de pression ou de passage en force.
Elle appelle l’ensemble des acteurs à rétablir un cadre de négociation loyal, respectueux des rôles de chacun et des intérêts des salariés.