La fédération demande une audience au Premier ministre pour la régulation de la mode ultra-express
Le commerce du détail de l’habillement traverse une crise profonde. L’essor de la mode ultra-express, ou ultra fast fashion, plonge le secteur dans la tourmente avec une accélération inquiétante des défaillances d’entreprise comme dernièrement Senior & Cie, Naf Naf, Jennyfer Pimkie ou encore Claire’s.
La fédération des Services ne se contente pas de subir les annonces de redressements judiciaires ou de liquidation. Elle ne se résout pas à la disparition des enseignes françaises, écrasées par le modèle de Shein.
La fédération sollicite une audience auprès du Premier ministre Sébastien Lecornu et lui a adressé un courrier dans lequel elle l’alerte sur l’urgence d’agir pour limiter le développement de la mode ultra-express en France et freiner ses conséquences néfastes sur l’emploi et l’environnement.
Depuis 2011, ce sont plus de 28 000 postes qui ont disparu. L’annonce de l’installation de Shein au BHV Marais et au sein des franchisés SEGM (Galeries Lafayette) est un séisme pour l’ensemble du commerce de l’habillement français.
« La France doit imposer des règles sociales et environnementales strictes à toutes les enseignes, sans exception.
La CFDT Services demande au gouvernement de prendre toutes les mesures nécessaires pour :
• Fermer les failles législatives qui permettent à la Mode ultra-express d’échapper aux règles sociales et environnementales, en durcissant la loi française et en soutenant une régulation européenne rapide et ambitieuse.
• Mettre fin au privilège fiscal des plateformes étrangères, en imposant la TVA dès le premier euro et en taxant les importations à très bas coût.
• Encadrer la publicité et la communication des marques ultrapolluantes, au même titre que celles des industries du tabac ou des énergies fossiles.
• Renforcer les contrôles douaniers et la transparence des chaînes d’approvisionnement, pour garantir que chaque produit respecte les droits humains et l’environnement.
• Soutenir davantage encore la relocalisation du textile et la production responsable, en orientant les financements publics vers les créateurs, artisans et commerces de proximité » écrit la fédération des Services dans son courrier.
Pour la fédération des Services CFDT, il est essentiel d’agir rapidement et d’associer à la réflexion stratégique l’ensemble des acteurs du secteur du commerce de détail de l’habillement.