Marche des travailleurs essentiels
La fédération des Services, soutenue par les fédérations de la fonction publique et de l'agroalimentaire CFDT Interco et Agri-Agro, a organisé une marche avec les travailleurs de la propreté, du commerce, de la sécurité, des services publics et de l'agroalimentaire le 3 février 2022

Prise de parole du secrétaire général de la fédération des Services Olivier Guivarch
Vous êtes essentiels mais cette reconnaissance promise au début de la pandémie, quand il fallait tenir, quand on ne savait rien sur ce virus, cette juste reconnaissance ne vous sera pas donnée, il faut la réclamer, il faut l’exiger et c’est pourquoi nous sommes là aujourd’hui.
Vos revendications sont légitimes.
Alors que la France se confinait et que les soignants étaient en première ligne, vous avez nourri nos concitoyens. Vous avez assuré la chaîne logistique des produits de première nécessité, dans les champs, dans les usines, dans les entrepôts, sur les route et dans les magasins. Vous avez travaillé au domicile des personnes pour assurer des services utiles voire indispensables, notamment auprès des plus faibles et des plus âgés. Vous avez sécurisé les personnes et les biens. Vous avez nettoyé les établissements de soins, au milieu des soignants, vous avez assuré la propreté des espaces publics et des transports. Vous avez été en charge de la gestion de biens communs, comme l’eau. Vous avez maintenu le service funéraire dans des conditions épouvantables pour maintenir nos morts dans la dignité.
Faut-il encore prouver que vous êtes des travailleurs essentiels ? Non !
Aujourd’hui vous rendez visibles celles et ceux qui travaillent dans l’ombre. Oui !
Alors nous allons la chercher, la juste reconnaissance.
Notre méthode : le dialogue social, avec du rapport de force puisque nous ne sommes pas entendus.
Seul face à l’employeur, nous ne pesons pas. Ensemble, collectivement, solidairement, nous sommes plus forts !
Nous avons 3 objectifs :
- Une rémunération digne, pour disposer du pouvoir de vivre.
- De meilleures conditions de travail et une qualité de l’emploi, pour ne pas perdre sa vie à la gagner.
- Un parcours professionnel sécurisé.
Nous voulons une rémunération digne, des salaires décents, parce qu’il est inacceptable de laisser des salaires de référence en dessous du SMIC. Comme il est inacceptable que les donneurs d’ordre tirent sur les prix, commande publique incluse, et provoquent ainsi une pression sur la rémunération des prestataires de service.
Nous voulons de meilleures conditions de travail : la reconnaissance de la pénibilité, la réduction des charges de travail, un aménagement du temps de travail, le regroupement des missions pour arrêter les temps partiels imposés, les temps de transport épuisants et les horaires décalés inutiles.
Nous voulons des perspectives d’évolution de carrière et un accès aux formations reconnues dans nos filières.
Nous appelons les employeurs et leurs représentants à négocier des augmentations de salaire pour que le SMIC ne soit plus le seul horizon. Beaucoup d’entreprises ont traversé la crise sans dommage, certaines ont même performé, d’autres ont reçu des aides sans obligation de contreparties.
Nous appelons les donneurs d’ordre et la puissance publique à intégrer des critères sociaux dans les appels d’offre et les marchés publics.
Nos revendications sont légitimes.
Le marché fixe un prix au travail qui n’a quasiment aucun lien avec sa valeur sociale.
Il est temps de bousculer le marché, il est temps de partager les richesses, il est temps d’apporter la justice sociale, il est temps d’accorder le pouvoir de vivre aux travailleurs essentiels.