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Commerce de proximité, grande distribution, la CFDT Services réclame des mesures d’aides concertées, efficaces et adaptées

Publié le 01/11/2020

À la stupeur et l’impréparation du premier confinement a cédé la place un ras-le-bol des petits commerces privés d’ouverture, face à la poursuite de l’activité dans la grande distribution et les plateformes logistiques de vente à distance (Amazon, Cdiscount…).

Le Gouvernement prévoit aujourd’hui d’interdire la vente de produits non alimentaires (hors produit de première nécessité) par la grande distribution.

Sans anticipation, sans préparation, sans consultation des principaux concernés, à savoir les salariés et leurs représentants.

Anticiper, concerter et coordonner

Pour éviter les mesures gouvernementales qui s’empilent de manière incohérente, la CFDT Services demande la mise en  place d’un comité de filière (comme pour le tourisme) regroupant l’ensemble des acteurs  des différents secteurs concernés (habillement, chaussures, électroménager, librairie, jouets…)

Le commerce est un « secteur interpénétré », en effet,

  • quand on demande aux librairies de fermer, on constate que Carrefour vend des livres.
  • Fnac Darty ne peut pas ouvrir ses magasins, tandis que Leclerc vend des cafetières.

La CFDT Services n’oublie pas qu’Amazon et Cdiscount vendent de tout, dans des conditions sanitaires et sociales qui doivent répondre aux mêmes contraintes que les autres secteurs et dont on ignore s’ils sont en mesure de les respecter.  

Dès demain il faudra renforcer le contrôle des centres logistiques qui assurent le stockage, le transport et la livraison de l’ensemble de ces produits.

Proposer des mesures de soutien appropriées et efficaces pour les commerces de proximité et leurs salariés

Pour la CFDT Services, les fermetures des commerces de proximité, imposées la semaine dernière, n’est pas la solution à la crise sanitaire.

  • Pourquoi le commerce de proximité serait davantage vecteur d’épidémie ?
  • En quoi fermer les librairies pour garder ouvertes les grandes enseignes freinerait la circulation du virus.
  • De nombreux commerces ont des denrées périssables (fleuristes…) et des stocks qui perdront de la valeur.

La mesure d’interdiction de vente de produits non alimentaires qui serait imposée à la grande distribution n’est pas la solution aux problèmes économiques et sociaux du commerce de proximité.

En lieu et place, la CFDT Services réclame des mesures d’aides :

  • Pour faire face aux coûts fixes des petits commerçants (reports, échéanciers, exonération de charges de loyers, ou de contributions). Les très petites entreprises ont peu de capacité financière et sont déjà très fragilisées par les différentes crises passées.
  • Pour favoriser l’emploi  dans ces secteurs où les salariés sont les plus vulnérables (pas de représentants du personnel, pas de PSE, pas de mesures extralégales…).
  • Des efforts de formation pour aider à la transition vers d’autres secteurs que le commerce qui est en pleine transformation, fragilisé par les modifications des habitudes de consommations et des circuits de distribution.
  • Pour les salariés à temps partiel : une prise en charge à 100 % de l’activité partielle (chômage partiel)
  • Pour les salariés en CDD : l’octroi de prime exceptionnelle en cas de non renouvellement des contrats dans les secteurs identifiés et l’abandon de la réforme de l’assurance chômage.

 

Protéger collectivement l’ensemble des salariés de la grande distribution

La CFDT Services demande l’ouverture, dès demain, de négociations de branche et d’entreprise, pour instaurer des mesures protectrices qui s’appliqueront à l’ensemble des salariés du secteur quel que soit le modèle économique  des magasins : réseaux nationaux (établissements intégrés), réseaux d’exploitant indépendants (franchises et commerce associé).

  • Au niveau de la branche  de la grande distribution (organisation patronale et organisations syndicales représentatives dans le commerce à prédominance alimentaire)

Ces négociations de branches devront notamment prévoir :

  • Un maintien par l’employeur de la rémunération à 100% pour l’ensemble des salariés qui se retrouveront placés en activité partielle.
  • Une formation appropriée pour les salariés qui seront affectés à d’autres rayons. On ne peut pas passer du rayon textile au rayon fruits et légumes sans préparation.
  • Au sein de chaque entreprise, la CFDT Services demande que des négociations s’ouvrent avec les représentants syndicaux, s’ils existent, ou des salariés mandatés, sur les conséquences économiques et sociales de ces mesures.

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