T(S)UINAMI : plan social d'ampleur chez TUI

Publié le 18/06/2020

Après des mois à jouer aux rois du silence sur la situation économique de l’entreprise, il a suffi d’une journée, le 17 juin, pour que la direction assène le coup de massue sur les salariés de TUI France.

583 postes supprimés. Outre la violence du chiffre, qui détruit plus de 60% des effectifs actuels, l’annonce se fait avec un cynisme et un manque d’humanité indécents.

Car, si le covid a permis ce plan de licenciement de grande ampleur, on aurait tort d’y voir un coup du sort.

D’abord, elle permet une délocalisation importante prévue au Maroc, étape de la stratégie bien huilée de TUI qui, au nom de l’optimisation des coûts, procède depuis longtemps au dumping social.

Ensuite, elle joue de l’omerta sur les informations financières instituée par ses dirigeants pour déstabiliser ses salariés. Le CSE est sans informations depuis des mois (pas de réponses aux questions des élus, pas de livre I etc.), les réunions pour informer les salariés sont organisées services par services (de préférence, en même temps que les réunions CSE), les managers dépourvus d’explications sont livrés à leurs équipes sans pouvoir les renseigner etc.

Pire, le fait de maintenir l’incertitude pour les salariés a permis à TUI de les faire travailler d’arrache-pied pour gérer la crise actuelle (gestion des annulations et reports, difficultés avec les clients et partenaires etc). Les salariés sont ainsi déjà dans un état de grande fatigue, sans reconnaissance pour le professionnalisme et les efforts qu’ils ont fournis ces derniers mois.

On leur a même demandé d’ouvrir 32 agences ce jeudi, sans protocole sanitaire approuvé par le CSE, pour gérer encore d’un peu plus près les difficultés de l’entreprise qui les renvoie.

Dans la même trempe éhontée, on a donc demandé au CSE de se prononcer et de travailler sur la réouverture des agences sans leur annoncer qu’elles allaient aussitôt être refermées dans le cadre d’un PSE.

Un plan aussi vaste de licenciement et de réorganisation se prépare de longue date, et un PSE était attendu avant le début de la crise.

Les représentants CFDT dénoncent le mauvais traitement infligé aux salariés, ainsi que le non-respect des instances de représentation du personnel. L’obligation de formation, les plans alternatifs, la discussion des stratégies, l’information aux salariés : ce sont autant de droits qui ont été bafoués et qui auraient permis une sortie moins violente de la crise.

Cela fait des années que les salariés et les élus leur remontent les difficultés rencontrés lors de la mise en place de leurs stratégies : achat de sièges en masse, système informatique pas adapté, sous-effectif chronique, surcharge de travail... Malgré l’absence de réponses de la direction pour améliorer la situation, les salariés sont restés motivés et ont tout fait pour aider l'entreprise à se relever. Leurs efforts sont récompensés par un plan social qui était dans les cartons de la direction bien avant la crise du COVID-19.

Les élus CFDT, à l’instar des salariés, sont excédés et entendent la colère des salariés à bout. Hors de question pour la CFDT de courber l’échine et de laisser les informations mensongères raser leurs coéquipiers sans agir.

 

Pour connaître les actions de l’équipe CFDT, y participer : services@cfdt.fr