Protection sociale dans les hôtels, cafés, restaurants : 720 000 salariés privés d’une avancée majeure

Publié le 04/08/2022

La CFDT Services fait part de sa stupéfaction et de son incompréhension face à l'opposition formulée par deux organisations patronales (UMIH et GNC) à l’encontre de l'accord frais de santé de la branche des Hôtels-Cafés-Restaurants qui avait été signé à l’unanimité des organisations syndicales et par deux syndicats patronaux (GNI et SNRTC).

Par cet accord, les partenaires sociaux entendaient réaffirmer un atout conventionnel en lui garantissant les conditions d'équilibre tarifaires sur le long terme et en renforçant les services et en particulier dans le domaine de la prévention santé et de la qualité de vie des salariés. Cet accord renforçait également le pouvoir d'achat des salariés en supprimant les restes à charge dans différents postes de soins.

Les problèmes récurrents d’attractivités ont poussé des dizaines de milliers de salariés vers d’autres secteurs et il faudra probablement plusieurs années pour stabiliser les effectifs en tenant compte des nouveaux besoins.

Cette opposition a pour conséquence immédiate d’annuler l’accord signé et donc de ne pas permettre à l’ensemble des salariés de la branche d’en bénéficier. 

La CFDT s’interroge sur les motifs évoqués par les deux organisations patronales qui se sont opposées. Cet accord aurait permis de redonner un second souffle au régime de santé de la branche. Contrairement à ce qui a été avancé, il était juste et équilibré et non contraignant pour les entreprises qui avaient la possibilité de faire appel à l’assureur de leur choix.

Il a aussi été évoqué un doublement de la part patronale alors qu’après la prise en compte de la fiscalité, la prise en charge patronale par salarié aurait été de 14 € / mois et de 15 € / mois pour les entreprises de plus de 11 salariés, soit 168 €/an et de 180 € / an pour les entreprises de plus de 11 salariés.

Ce n’est même pas le prix d’un menu !

La CFDT déplore que la branche soit encore dirigée par les grands groupes qui ne produisent aucun dialogue social de branche et préfèrent négocier à minima afin d’être plus compétitifs que les TPE PME de la branche des HCR.

La CFDT déplore cette opposition qui va à l’encontre de l’intérêt des salariés de la branche et apparaît comme l’instrument d’une stratégie visant à paralyser le dialogue social et les instances de la branche des HCR alors que les négociations sur les conditions de travail, le système dérogatoire des majorations des heures supplémentaires, l’encadrement et l’indemnisation des coupures  ainsi que notamment la majoration du travail de nuit, du week-end et des jours fériés n’ont toujours pas débutées.

C’est une responsabilité que devront porter les organisations patronales qui se sont opposées à l’heure où le pouvoir d’achat des salariés est particulièrement mis à mal par les effets de l’inflation.

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