Unité syndicale pour mettre un terme aux dérives sociales du groupe Casino

Publié le 22/10/2020

En 2018 déjà, la CFDT avait adressé une lettre ouverte à Jean-Charles Naouri, PDG du groupe, suite à l’annonce dans la presse - et sans information préalable des organisations syndicales - du projet de restructuration lourd de conséquences pour l’emploi et les conditions de travail des salariés. Deux ans plus tard, les craintes de la CFDT se confirment.

Cette restructuration qui visait à réduire la dette du groupe se traduit par une gestion économique et humaine catastrophique. Le groupe affiche une dette de 4,83 milliards d’euros, dont 2,8 milliards d'euros en France, les équipes sont en sous-effectifs et subissent des conditions de travail déplorables, qu’il s’agisse des salariés des entrepôts, des magasins ou des sièges sociaux. Les salariés sont considérés comme la variable d’ajustement par le groupe qui a diminué les coûts d’exploitation et de frais de personnel sans pour autant mettre en place un plan de sauvegarde pour l’emploi.

Les départs à la retraite et les arrêts maladie ne sont pas remplacés, des secteurs à services (traiteur, poissonnerie) et les équipes de surveillance ont été supprimés alors que le déploiement de l’automatisation dans toutes les structures du groupe, des caisses automatiques dans les magasins et de la vente en ligne suivent leur cours …. sans réelle stratégie commerciale. Les décisions commerciales se prennent au fil de l’eau, les exemples de promotions décidées à la dernière minute ne sont pas rares.

Parallèlement, les dirigeants opérationnels du groupe tergiversent dans tous les sens, une décision prise le vendredi est contredite le samedi. Tout est géré d’à-peu-près ! La politique commerciale du groupe est aléatoire… incompréhensible pour les salariés comme pour les clients !

Dans le domaine social, il n’y a plus de DRH depuis 5 ans, ce sont d’ex opérationnels qui font fonction de… la mise en place d’une vraie direction des ressources humaines est plus que jamais nécessaire.

Pour mettre un terme à ces dérives, la CFDT, SNGC CFE-CGC, CGT, SNT FO et UNSA font bloc ensemble. Les cinq organisations syndicales du groupe ont sollicité une rencontre avec Jean-Charles Naouri et donné la consigne aux élus des comités sociaux et économiques de stopper toute négociation dans les établissements et les entreprises du groupe tant qu’une rencontre n’aura pas lieu.

La situation du groupe est préoccupante, celle de ses salariés encore plus. Les conditions d’un dialogue social loyal au niveau du groupe et dans toutes ses entreprises doivent être garanties.

C’est l’exigence sur laquelle l’intersyndicale ne transigera pas.

Si elle n’est pas reçue d’ici le 15 novembre par le PDG du groupe, elle appellera tous les salariés du groupe à se mobiliser.