Plan social chez Repetto : la CFDT refuse de cautionner un plan de sauvegarde de l’emploi qui n’en est pas un

Publié le 18/11/2020

Le groupe qui évolue principalement dans le secteur de la chaussure haut de gamme a engagé un plan social pour tenter de redresser la barre des sociétés Repetto SAS et Repetto Retail. La CFDT, seule organisation dans l’unité économique et sociale formée par ces deux sociétés, a engagé un bras de fer avec la direction pendant plusieurs semaines pour relever le niveau des moyens prévus dans le projet d’accord pour la sécurisation de l’avenir professionnel des salariés. La direction n’a rien voulu entendre. La CFDT refuse de cautionner un plan de sauvegarde de l’emploi qui n’en est pas un.

51 postes sur 241 seront supprimés dans le cadre de ce plan de sauvegarde de l’emploi passé en force, sans la signature de la CFDT qui dénonce des mesures scandaleusement insuffisantes :

  • Une enveloppe de 239 euros par salarié pour le reclassement,
  • Une durée minimale de reclassement (3 mois),
  • Une aide dérisoire pour la reprise d’entreprise.

Repetto SAS (logistique, production, marketing …) emploie aujourd’hui 140 salariés répartis dans l’usine de Saint-Médard (Dordogne) et au siège situé à Paris, et Repetto Retail (gestion des boutiques, internet, concessions …) compte 100 salariés répartis dans les boutiques et au siège, lui aussi à Paris.  35 postes seront supprimés chez Repetto SAS, 16 chez Repetto Retail.

« L’usine qui emploie 140 salariés se situe dans un bassin d’emplois très réduit, les personnes auront beaucoup de difficultés à retrouver un emploi à proximité de leur domicile. Et le projet consiste essentiellement à préserver un outil de production par rapport à la demande mais on déplore qu’il n’y ait pas de plan de relance quand on voit la suppression de la plupart des postes de création, marketing » s’était désolé Michel MATUSIAK, secrétaire général du syndicat des Services de la Dordogne, lors de l’annonce du PSE. « Des métiers vont disparaître comme celui d’assistant de back office, de chargé de la promotion danse ou encore de responsable studio création. Même si la société annonce favoriser le reclassement en interne, les possibilités seront limitées » avait renchéri Angélique SEIGNOURET, élue CFDT au comité social et économique (CSE). L’inquiétude d’hier se transforme aujourd’hui en colère et il y a de quoi.

« On a un patron capable d’envoyer en cinq ans 28 millions d’euros à sa holding au Luxembourg, qui profite du prêt garanti par l’État (PGE), et qui n’a aucune intention de consacrer des moyens pour l’avenir des salariés qui seront licenciés » grognent les militants CFDT.

Le plan de sauvegarde de l’emploi unilatéral est dorénavant entre les mains de la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (Direccte) qui doit le valider …ou pas. La CFDT n’a pas manqué de lui adresser ses observations et garde l’espoir que ce PSE au rabais soit invalidé.