Elior Entreprises sabre dans ses effectifs mais soigne ses actionnaires à coups de dividendes …

Publié le 09/10/2020

L’entreprise de restauration collective Elior Entreprises engage un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) qui touchera les exploitations de tout le territoire. 1553 postes, dont 1049 en Ile-de-France seront supprimés, ce qui représente 20% des effectifs.  

Thierry Garrido, délégué syndical central ne cache pas sa colère « C’est le premier PSE de la restauration collective qui touche uniquement les salariés des exploitations. Le groupe profite du Covid pour restructurer Elior Entreprises et développer un nouveau projet économique basé sur le principe de restaurants plus grands qui deviendraient des cuisines centrales pour les restaurants en dessous de 200 couverts. Il y a aussi le projet de développer la distribution automatique avec les frigos connectés, ce qui impactera forcément nos métiers ». 

Cet opportunisme stratégique fait grincer des dents et la distribution des dividendes aux actionnaires ne passe pas auprès délégués CFDT. Et il y a de quoi. En plein confinement, les actionnaires et le directeur général d’Elior Group se sont servis deux belles parts de gâteau : 50 millions d’euros pour les uns et un bonus de 2 millions d’euros pour le dirigeant. « Pendant le confinement, nous avons demandé à l’entreprise de prendre en charge l’indemnité complémentaire d’activité partielle (16% du salaire net) pour que les salariés continuent de toucher 100% de leur rémunération. La direction a refusé. Aujourd’hui, ce sont eux qui paient la note du Covid. Notre objectif est maintenant de ne laisser personne sur le bord du chemin. Nous nous battrons pour que chaque salarié concerné par la suppression d’un poste puisse intégrer une entreprise du groupe ou puisse bénéficier de formations pour continuer à y évoluer s’il le souhaite » précise Thierry.

La CFDT demande au groupe Elior et à ses actionnaires de s’engager pour la préservation de l’emploi en renonçant aux dividendes qui seront générés par les résultats de cette année. Pour soigner l’emploi, il faut injecter des moyens.