Réforme des retraites : les salariés des professions judiciaires exposés aux aussi à la pénibilité ! 64 ans c'est non !

Publié le 06/03/2023

Les salariés des professions judiciaires subissent quotidiennement une forme  insidueuse de pénibilité. Celle qui use et ronge la santé sans prévenir : le stress, auquel s'ajoute une dégradation des conditions de travail.  La réforme des retraites est très mal accueillie par les professionnels du secteur. Le report de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans n'est pas tolérable.

Point sur les réalités des métiers avec le syndicat national de salariés des professions judiciaires CFDT. 

 

Greffes (1 625 salariés)  :
Dans beaucoup de greffes, les personnels sont âgés et commencent à être usés et n'imaginent pas comment ils pourraient travailler plus longtemps.

La réception des dirigeants en difficultés financières, souvent psychologiquement fragiles, en pleurs, nécessite beaucoup d'empathie et de don de soi. Si l'expérience est un atout pour mieux les accueillir, ces relations difficiles sont de plus en plus éprouvantes pour les salariés des greffes avançant en âge.

Enfin, tout n'est pas encore dématérialisé, encore de grosses archives à manipuler, beaucoup de dossiers papiers, accroissent la pénibilité du travail.

 

Notaires (60 000 salariés) :
Cette réforme des retraites prévoit la baisse de 27 % du montant des retraites pour les nouveaux entrants en raison de la suppression de la Caisse de retraite et de prévoyance des clercs et employés de notaires (CRPCEN), pourtant aujourd'hui bénéficiaire.
Une dégradation des conditions de travail a été constatée par une pression importante liée à l'immédiateté des réponses nécessitée par les nouvelles technologies, outre une tension importante des employeurs liée à la concurrence enter études qui rejaillis sur les salariés (49 % des arrêts longue maladie ont pour origine des problèmes psychosociaux).
Les employeurs cherchent à restructurer pour embaucher des jeunes plus maléables et moins coûteux, et tentent de provoquer l'inaptitude pour limiter le risque de contentieux du licenciement.

 

Huissiers (12 000 salariés) :
Après la crise covid, l'activité n'est pas revenue à son niveau antérieur, les employeurs sont inquiets sur leur devenir, ont réduit les temps partiels, parfois licencié, ce qui pose des problèmes d'organisation perturbateurs pour les salariés. L'ambiance de travail dégradée décourage les bonnes volontés.

Les clercs significateurs font 30 à 40 significations à domicile, en trottinette, scooter ou voiture, avec souvent 2 ou 3 étages à monter, les ascenseurs étant moins présents chez les débiteurs que chez les créanciers. La fatigue se fait lourdement sentir avec l'avancée en âge, deux ans de plus leur paraît insoutenable.

Les agressions, au mieux verbales, sont quotidiennes, toujours génératrices de stress avant de signifier, et de moins en moins supportables en avançant en âge.

 

Administrateurs et Mandataires Judiciaires (455 salariés) :

C'est un travail d'urgentiste dans les entreprises, générant un stress amplifié par les employeurs qui veulent vanter leur réactivité en mettant la pression sur leurs équipes. Des décisions importantes doivent être prises très rapidement par les collaborateurs des études, avec peu de temps de réflexion, d'où un stress permanent.

Les mesures de licenciements qu'il faut initier, pour préserver les entreprises et les autres emplois sont toujours pénibles, et les situations les plus difficiles moins bien supportées avec l'âge avançant.

 

Avocats (42 000 salariés) :

Les avocats sont souvent amenés à faire des heures supplémentaires  le soir en raison d'urgences pour les audiences. Ces heures sont rarement rémunérées mais perturbantes pour la vie personnelle. Sans omettre le stress lié à la pression des employeurs qui veulent de plus en plus de travail avec des effectifs réduits.

 

Non à cette réforme des retraites qui n'a rien de social !

64 ans c'est non !