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Picard Surgelés : les salariés répondent en masse à l'appel de la CFDT contre la réforme des retraites et pour de meilleurs salaires
Cela n'était pas arrivé depuis 2008. 45 magasins (30 selon la direction) ont dû fermer leurs portes toute la journée ou une demi-journée le 7 mars dernier, sixième journée de mobilisation intersyndicale contre la réforme des retraites. Les négociations annuelles sur les salaires avec des propositions de l'entreprise très éloignées des attentes des salariés ont largement contribué à motiver les salariés à se mobiliser aussi massivement.
Les revendications de la CFDT pour le pouvoir d'achat des salariés sont les suivantes :
• Une augmentation de salaire couvrant l'inflation subie (6% selon l’INSEE et 12% sur l'alimentaire) avec un minimum garanti de 100€ NET pour tous, pour réduire le tassement de la grille et s'éloigner du SMIC.
• Des tickets restaurants à 10 €.
• Majoration des dimanches rétablie à 100 %.
• La mise en place d'une prime d'ancienneté afin de reconnaître la fidélité à l'entreprise et de favoriser le recrutement.
• Augmentation des réductions d'achat à hauteur de 15 %.
• Une prise en charge de la part employeur sur la mutuelle pour gommer l'augmentation et nous rapprocher de la prise en charge des cadres.
• La fin de la modulation à +6/- 6.
• Possibilité de planification sur une semaine de 4 jours, et augmentation du télétravail, partout où cela est possible et pour ceux qui le souhaite afin de limiter les dépenses de carburants.
• Mettre fin à la trop grande précarité des temps partiels non souhaités.
• La fin des astreintes déguisées et la mise en place d'un réel accord sur ce sujet.
De son côté, l'entreprise a fait une proposition d'augmentation des salaires de 2%, très mal reçue par les salariés.
" Les conditions de travail se dégradent à vitesse grand V . Nous sommes en manque d'effectifs alors que l'activité post Covid, qui a généré plus de 250 millions d'euros, a explosé. Et à côté de ça, les salaires se font rattraper par le SMIC. Il faut savoir qu'un responsable a un salaire de base de 2087 euros brut et que 40% des temps partiels sont essentiellement des femmes ! Les propositions de la direction ne sont pas acceptables" précise Laurent Jeudi, délégué syndical central.
La CFDT demande à l'entreprise des mesures fortes et urgentes pour un renforcement des effectifs. Les salariés subissent en effet une dégradation inquiétante de leurs conditions de travail.
La CFDT a une nouvelle fois alerté sur le contenu minimaliste et insuffisant de l'accord Qualité de Vie au Travaiil, qu'elle n'a pas signé pour ces raisons en décembre dernier.
" Depuis l’intensification des nouveaux projets en corrélation avec la nouvelle stratégie, nos conditions de vie au travail se dégradent encore plus, et surtout plus vite et que nous résumerions ainsi : comment faire plus et plus vite avec beaucoup moins…" explique Laurent Jeudi.
Nul doute que les salariés de Picard Surgelés seront encore nombreux à se mobiliser les 11 et 15 mars pour se faire entendre sur la réforme des retraites mais aussi sur le manque de considération de l'entreprise pour leur engagement.
La prochaine réunion de négociation doit avoir lieu le 14 mars.
