L'organisation patronale ROF : ennemie du pouvoir d’achat des salariés de l'optique-lunetterie

Publié le 29/07/2022

Alors que le secteur de l’optique-lunetterie de détail (41 010 salariés; 12 226 magasins) n’a pas vraiment souffert de la crise sanitaire, le Rassemblement des opticiens de France (ROF) a pris le parti de s’opposer à l’accord salaires présenté par l’autre fédération patronale et signé par la majorité des représentants salariés.

Les fédérations patronales de l’optique lunetterie de détail, le ROF, majoritaire, et la FNOF trainent des pieds en matière de négociations salariales de branche depuis plusieurs années. Début 2022, les organisations patronales ont bien dû enfin faire des propositions d’augmentation des minima mais pas du même acabit.

En effet, alors qu’il allait se faire rattraper par la nouvelle augmentation du SMIC de mai 2022, le ROF s’est empressé de proposer un accord salaires mi-mars 2022 dont l’augmentation par rapport à la grille en vigueur (datant de 2020) atteignait à peine 2,43%, alors que l’inflation était à 4,6 % sur cette période, que le SMIC avait augmenté de 3,25% toujours sur la même période et qu’une augmentation d’au moins 2% était annoncée pour mai. Cette grille a trouvé un signataire côté représentant des salariés pesant plus de 30% de poids de signature à lui seul et  entrera en vigueur au 1er août avec déjà 3 coefficients en-dessous du SMIC.

Cela n’a heureusement pas découragé la FNOF, soutenue par la CFDT, qui, travaillait sur une proposition mieux-disante (+ 5,14% et 1er niveau au montant du SMIC pressenti pour le 1er mai) et corrélée au projet d’accord de la nouvelle classification qui dormait dans les tiroirs depuis 2 ans et demi.

Ce 2ème accord salaires a recueilli la signature d’une deuxième organisation syndicale des salariés après celle de la CFDT. Mais c’était sans compter sur l’opposition à l’extension que le ROF, pesant à lui seul plus de 50% d’audience, a fait valoir le 11 juillet 2022.

La CFDT ne peut accepter qu’une organisation patronale neutralise le dialogue social de la branche au mépris des salariés car la première conséquence de cette opposition est que les salariés n’auront pas d’augmentation des minima de salaire.

La CFDT ne sera par ailleurs pas signataire de l’accord formation mis à la signature par les deux organisations patronales et qui permet aux entreprises, sans aucune concertation, de proposer aux salariés des formations à la demande de l’employeur en dehors du temps de travail, donc sur leur temps de repos.

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