GAP FRANCE : la direction actuelle autant que le repreneur doivent entendre les inquiétudes des salariés !

Publié le 05/07/2021

Manque de transparence, opacité et absence de transmission des informations, l’employeur actuel mutique, celui à venir fluctuant : aujourd’hui la situation des 358 salariés de la marque américaine de vêtements GAP en France est difficile.

Après un an de crise sanitaire, une sur-mobilisation du fait des évènements liés aux gilets jaunes et aux grèves successives dans la capitale, les salariés espéraient entrevoir le bout du tunnel. Cette perspective s’éloigne de jour en jour, à mesure que l’horizon d’une reprise de GAP France s’assombrit.

Il y a quelques semaines, il leur a été annoncé que l’entreprise GAP France avait trouvé un repreneur en la personne de Michel Ohayon, propriétaire du Fonds de l’immobilière Bordelais. Seulement, en l’absence de véritable projet pour la marque, les conditions ne sont pas réunies pour que les représentants du personnel soutiennent cette reprise. De trop nombreuses questions restent en suspens et nous constatons aujourd’hui un mépris des représentants du personnel qui devaient être consultés et ne sont même pas informés et encore moins écoutés.

Pas de projet clair, pas de réponse à la grande majorité de leurs questions, cette reprise de leur enseigne semble avoir été facilitée par les craintes d’un plan de sauvegarde de l’emploi. Seulement, la peur de mettre des gens au chômage ne doit pas tout permettre, et encore moins de donner les clés d’une entreprise du textile à des repreneurs au motif qu’ils disposent d’actifs immobiliers.

Les quelque 300 salariés attendent aujourd’hui sans savoir à quelle sauce ils seront mangés. L’ambiance sur le terrain est morose. L’entreprise était en difficulté. Comme le souligne la CFDT, elle l’est par manque d’investissement, par manque de vision et de cohérence autant que par une démission stratégique de la direction française. 

Après avoir laissé mourir l’entreprise, l’actuelle direction a disparu, se contentant d’expédier les affaires courantes et prenant le soin de ne surtout pas réengager une dynamique positive.

Ainsi, nous apprenions de manière tout à fait fortuite il y a quelques semaines que l’ensemble des salariés GAP au niveau mondial avait bénéficié d’une prime exceptionnelle relative au COVID-19 à l’exception… des Français.

Pour toutes ces raisons, les salariés et leurs représentants veulent dire leurs inquiétudes et demandent au ministère de l’Economie d’intervenir pour conditionner la reprise à un projet cohérent et coconstruit avec les salariés , intégrant l’ensemble des dimensions qui ont manqué à la société jusqu’à présent : le respect de l’individu, la préservation de ses conditions autant que de sa santé.

La CFDT demande par ailleurs la mise en œuvre de quatre mesures :

  • Un engagement du repreneur sur la pérennité des emplois sur 36 mois (au lieu de 12 actuellement)
  • Une prime de transfert du fait des modifications substantielles dans le contrat de travail de 1500€ par salarié parce que le changement d’employeur est moralement et professionnellement difficile
  • La possibilité de ruptures conventionnelles pour les salariés qui souhaitent quitter l’entreprise
  • Une prime covid de 300€