Entreprises de services à la personne : la CFDT ne cèdera pas aux menaces de la Fédération du Service au Particulier

Publié le 28/04/2022

Ce 27 avril avait lieu la première CPPNI* après la mise à la signature de 4 accords dans la branche des entreprises de services à la personne dont un seul a été signé par deux organisations syndicales de salariés (OS).

CP Services Entreprises de Services à la personne 280422Les OS ont quitté la table des négociations en signe de protestation contre la situation délétère à laquelle ont conduit le comportement ridicule et irresponsable de la Fédération du Service au Particulier (FESP) et du Synerpa domicile et les propositions en demi-teinte de la Fédération des Services à la Personne et de Proximité (Fédésap) et de la Fédération Française des Entreprises de Crèches (FFEC).

Fin mars dernier, la Fédésap et la FESP ont chacune mis à la signature un accord sur les minima de salaire et un accord sur la prime d’ancienneté et l’indemnité kilométrique.

Les 2 accords salaires n’ont pas trouvé de signataires côté OS du fait notamment que le premier niveau n’était pas à la hauteur du SMIC qui entrera en vigueur le 1er mai prochain. Seul l’accord proposé par la Fédésap sur l’augmentation du seuil des indemnités kilométriques de 0,22€/km actuelles à 0,35€/km et l’augmentation de la prime ancienneté a été signé (la CFDT s’est abstenue du fait que la prime ancienneté n’est pas intégrée dans les salaires minimums hiérarchiques).

Lors de cette CPPNI, la Fédésap a fait une nouvelle proposition de minima de salaire, avec cette fois un premier niveau à la hauteur du SMIC qui entrera en vigueur dans quelques jours mais en revoyant un peu à la baisse l’augmentation des écarts entre les niveaux par rapport à leur proposition du mois dernier.

La FESP et le Synerpa ont eux aussi proposé un accord sur les minima de salaires avec un 1er niveau au SMIC du 1er mai prochain et le maintien des écarts proposés dans leur accord du mois dernier mais qui restent inférieurs à la proposition de la Fédésap.

La FESP a expliqué aux partenaires sociaux que leur fédération pourrait choisir de s’opposer à l’extension de tout accord salaires qui serait supérieur à leur proposition, tout comme elle a déjà annoncé s’opposer à l’extension de l’accord l’augmentation de la prime ancienneté et de l’indemnité kilométrique à cause de 2 malheureux centimes. La FESP et le Synerpa ne souhaitent pas dépasser 0,33€/km, même dans le contexte d’augmentation du carburant que nous connaissons.

La FESP et le Synerpa essaient de tordre le bras aux organisations syndicales de salariés pour qu’elles n’acceptent pas la proposition patronale de la Fédésap qui, malgré des niveaux toujours pas à la hauteur de nos espérances, a le mérite de ne pas céder au chantage à l’opposition de ces deux organisations patronales qui semblent ne pas faire cas du nombre de salariés de la branche qui comptent sur l’augmentation des minima pour voir leur salaire enfin évoluer dans ce contexte d’inflation, sans parler de l’augmentation du minima des indemnités kilométriques.

La CFDT espère que ces deux organisations réfléchiront à deux fois avant de se lancer dans une procédure d’opposition à l’extension d’accords qui essaient juste d’augmenter la rémunération de salariés qui attendent depuis de longs mois.

 

*Commission Paritaire Permanente de Négociation et d’Interprétation

 

Lire l'article de Syndicalisme Hebdo : 

Salaires, attractivité, dialogue social : les multiples difficultés des services à la personne du secteur privé