Dialogue social en ruine chez la Financière Immobilière Bordelaise (GAP, Camaïeu, Go Sport ….)

Publié le 27/04/2022

Hermione People & Brands est la filiale du groupe FIB (Foncière Immobilière Bordelaise). Elle regroupe les enseignes Camaïeu, Go Sport, La Grande Récré, Jouetland, les Galeries Lafayette franchisées en région, ainsi que GAP. Autant d’enseignes où la CFDT est présente avec des délégués syndicaux et représentants des salariés qui doivent faire face à la défiance du groupe vis-à-vis du dialogue social et plus largement de l’engagement syndical.

Le groupe FIB étend son empire avec le rachat d’entreprises en plan de sauvegarde. L’une de ses dernières prises est l’enseigne d’habillement GAP France, reprise en 2021. Depuis, les élus du personnel et délégués syndicaux ont affaire à une direction peu encline aux échanges de qualité. 

Polyvalence à gogo et dialogue de sourd

 « Nous avons aujourd’hui deux combats :  la compression humaine c’est-à-dire la réduction drastique des effectifs avec la polyvalence à gogo et les départs qui ne sont pas remplacés. Une politique managériale dure qui repose sur le principe « tais-toi et fais ». Il n’y a pas de communication avec les équipes, nous ne sommes informés de rien. L’entreprise veut renégocier 29 accords ! Elle cherche à revenir sur nos acquis » racontent Sophie HILT et Brayan BRANDAO, délégués syndicaux chez Gap (349 salariés, 21 magasins). La CFDT y est la première organisation syndicale et l’équipe a fort à faire tout comme chez Hermione Retail (magasins Galeries Lafayette franchisés, 850 salariés) où le climat ne diffère pas « On n’arrive pas à dialoguer avec la direction. Les négociations ressemblent à un dialogue de sourd et aboutissent à des accords que la CFDT (syndicat majoritaire) ne signe pas mais que la direction fait passer de manière unilatérale. On ne nous écoute pas. Pour exemple, ils nous imposent une annualisation du temps de travail, sans outil approprié car il ne permet pas aux salariés de savoir où ils en sont sur leur bulletin de paie. Les dimanches travaillés étaient payés double et récupérés, maintenant le jour de récupération nous est repris dans le contingent annuel de nos heures » explique Muriel SCANZI, déléguée syndicale. Ces tours de passe-passe de la direction, le manque de considération et les conditions de travail qui se dégradent fatiguent les salariés. Beaucoup, dont des élus, finissent par accepter des ruptures conventionnelles proposées par la direction. L’encouragement à la délation aurait aussi trouvé sa place dans les rayons …

Chez Camaïeu (2800 salariés), il semble que les engagements pris par la FIB au moment de la reprise ne se traduisent pas encore dans la réalité « Dans le cadre de la reprise, nous avons dû renégocier les accords. Il nous a fallu installer un rapport de force intersyndical pour avoir la garantie du maintien de nos acquis. Les engagements de la FIB courent jusqu’en août prochain selon les conditions de reprise et nous sommes un peu inquiets pour la suite parce qu’on ne voit pas encore venir les moyens promis. Nous sommes très vigilants, notre secteur reste fragilisé par la crise » s’inquiète Nordine MISRAOUI, délégué syndical.

La fédération des Services est particulièrement attentive aux conditions de mise en œuvre du dialogue social et à l’accompagnement de ses représentants dans les entreprises. La Financière Immobilière Bordelaise devrait comprendre que le dialogue social est aussi un levier de développement économique. La CFDT et ses représentants le démontrent au quotidien dans les entreprises. Les salariés sont une richesse, le groupe Financière Immobilière Bordelaise doit le comprendre.

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