Classifications dans la branche propreté : la CFDT ne cautionnera pas un accord qui n’est pas digne des salariés

Publié le 27/05/2021

La CFDT avait appelé en janvier dernier à la nécessaire reconnaissance des travailleurs dits de « seconde ligne » lors de la pandémie, autour de 4 axes d’actions :

  • L’organisation et les conditions de travail ;
  • Le parcours professionnel ;
  • La rémunération et les modèles économiques des filières ;
  • L’articulation des temps.

Un  récent rapport de la DARES fait le même constat que la CFDT :

  • Salaire plus bas de 30% à celui de l’ensemble des salariés;
  • Evolution de carrière plus limitée avec un écart de salaire avec les autres professions qui augmente avec l’ancienneté (17% pour les plus jeunes, 37% pour les plus âgés) ;
  • Plus grande précarité : 10,5% de CDD, et 7,2% d’interim contre respectivement 7,5% et 3,1% pour le reste de la population ;
  • Des horaires de travail plus fractionnés, et plus réduits ;
  • Des conditions de travail plus difficiles : 61% de ces salariés sont exposés à au moins 3 contraintes physiques contre 36% pour l’ensemble des salariés du privé.

Mi-mars la mission chargée par le gouvernement d’élaborer un plan de revalorisation des conditions d’emploi des « travailleurs de deuxième ligne », avait identifié 15 branches à consulter, dont celle des entreprises de la propreté et services associés.

Les attentes de la CFDT étaient donc fortes lors de la négociation qui s’est tenue ces derniers mois, au sein de cette branche professionnelle, sur la classification des salariés.

La CFDT a demandé à ce que la convention collective soit enfin modifiée pour supprimer les contradictions, les incohérences, les flous, qui sont des freins à l’évolution professionnelle des salariés.

Elle a fait des propositions concrètes pour permettre la progression, tout au long de leur carrière, des salariés dans les 23 catégories de la convention collective.

En effet le constat que 60% des salariés se retrouvent dans la 30è et dernière catégorie de la convention collective, montre l’ampleur du problème en termes d’évolution professionnelle dans ces métiers.

Hélas, la seule modification notable obtenue après de longs mois de négociation est le passage automatique, après 1 an d’ancienneté, de la 30è et dernière catégorie (aujourd’hui nommée AS1) à la 29è et avant-dernière (aujourd’hui AS2).

 

Autrement dit la seule proposition des employeurs conduit à :

 

  • une augmentation de moins de 0,3% pour les salariés qui vont bénéficier du passage automatique de AS1 à AS2. Or les salariés de la propreté sont à 80% à temps partiel, ainsi l’augmentation ne représente pas plus que 3€ nets par mois par salarié en moyenne ;
  • aucune augmentation et aucune possibilité d’évolution supplémentaire dans les salariés des 29 autres catégories;

 

La CFDT ne cautionnera pas cette mesurette qui est très loin de l’enjeu, et qui pourrait bien être ressentie comme méprisante par les plus de 500 000 salariés qui ont été essentiels au maintien de l’activité pendant la pandémie alors qu’ils étaient en charge de la désinfection et la décontamination, parfois sans protection.

La CFDT ne signera pas cet accord. Elle continuera à peser de tout son poids pour qu’enfin les salariés de la propreté obtiennent la juste reconnaissance de leur travail.

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