Après les discours, dans la propreté, les salariés essentiels n’auront ni l’augmentation conséquente annoncée par les employeurs et l’Etat ni la reconnaissance qu’ils méritent.

Publié le 08/09/2021

En mars, la mission chargée par le gouvernement d’élaborer un plan de revalorisation des conditions d’emploi des « travailleurs de deuxième ligne » avait identifié 15 branches à consulter, dont celle des entreprises de la propreté et services associés.

L’attente était forte dans le secteur de la propreté dont les salariés ont été fortement sollicités pour le maintien de l’activité économique pendant la pandémie, parfois sans les mesures élémentaires de protection (absence de masques, décontamination sans gants et blouses, etc…).

Hélas le résultat des discussions auxquelles la CFDT a participé ces derniers mois est très décevant :

  • Un accord d’égalité professionnelle vide, sans aucun objectif factuel chiffré, dont la mesure la plus forte consiste dans la seule féminisation des termes de la convention collective ;
  • Un accord de formation en recul par rapport au précédent ;
  • Un accord sur la classification dont la mesure phare consiste à faire passer les salariés de la 30e et dernière catégorie dans la 29e, impliquant une augmentation maximale de moins de 0,3% pour les salariés concernés, et le maintien des mesures conventionnelles bloquant l’évolution professionnelle ;
  • Enfin un accord sur les salaires qui prévoit une augmentation de 1,6% au 1er janvier 2022 quand l’inflation annuelle serait de 1,9% à fin août, ce qui implique une perte de pouvoir d’achat de 0,3%.

Ces propositions n’étaient pas à la hauteur pour la CFDT et peuvent être jugées comme insultantes par des salariés de la propreté qui pâtissent depuis des années d’un manque de considération. La CFDT n’a donc signé aucun de ces accords.

Pour illustrer le manque de prise en compte de la situation par certains employeurs on peut noter la position de Sodexo. Cette entreprise a poussé le cynisme jusqu’à vouloir mettre en place, pour ses salariés de la propreté, un contrat intermittent qui signifie que des périodes non travaillées dans l’année ne seront pas rémunérées, sans droit aux prestations chômage non plus pendant ces périodes. La CFDT condamne ces initiatives.

Par cohérence et pour ne pas cautionner une communication visant à laisser penser que le sujet de la juste reconnaissance des salariés est traité dans le secteur de la propreté, la CFDT a décidé de ne pas se rendre mercredi 8 septembre à la Conférence de « progrès » organisée par les représentants des employeurs.