Un club d'action/réflexion pour la valorisation des salariés de l’emploi à domicile

Publié le 22/07/2020

La crise sanitaire a mis en lumière les salariés invisibles parmi lesquels celles et ceux du secteur des services à la personne et de l’emploi à domicile. Engagée depuis des années pour que les métiers et les salariés de ces secteurs soient mieux valorisés, la fédération des Services a décidé de créer un club de réflexion avec des militantes pour définir une stratégie et porter les revendications de milliers de salariés.

Elles s’appellent Zaneta (SWEETHOME), Sylvie (O2), Nella (DOMUSVI), Sarah (A2MICILE), Corinne (A2MICILE), Sandrine (O2) et Marie (AMELIS). Elles sont auxiliaire de vie, garde d’enfants, aide-ménagère, comptable, coordinatrice salariée d’une entreprise de services à la personne et toutes militantes CFDT. De fines connaisseuses des conditions de travail et des nombreuses problématiques rencontrées par les salariés de l’emploi à domicile, elles ont continué à travailler en plein pic de la pandémie et, comme les salariés du commerce, de la prévention sécurité et de la propreté, ont été confrontées au manque de moyens pour se protéger des risques de contamination. « On continue à envoyer les auxiliaires de vie et les aide-ménagères sur des prestations non vitales chez le particulier, c’est très rentable pour notre employeur. Les entreprises essayent de sauver « les meubles » alors que nous, on essaye de sauver des vies » nous ont alerté les militantes. « J’ai demandé à mon employeur d’annuler les prestations de ménage et de repassage. Notre première bataille a été de dénoncer le maintien des prestations ménages de confort. Il y avait aucune raison de les maintenir, mais ce sont celles qui rapportent le plus. Sans refus de la part du client, il fallait y aller quand même. Cette crise a fait comprendre aux salariés dans quel monde nous vivons, ce n’est pas celui des bisounours » complète Corinne.

Une colère bien légitime

Pendant le confinement, la fédération des Services a organisé des réunions en visioconférence pour continuer à les accompagner dans leur mandat CFDT au sein de leur entreprise, et enrichir la réflexion sur les revendications à défendre. Alors que la pandémie mondiale aura des conséquences désastreuses sur l’emploi, nous savons que le secteur de l’emploi à domicile restera vecteur d’emplois. Double enjeu pour le club des 7 qui travaille à élaborer une plateforme revendicative pour, à la fois, améliorer les conditions de travail et le pouvoir d’achat des salariés et rendre les métiers plus attractifs. Et c’est d’abord un sentiment de colère qui s’est exprimé « Nous avons dû nous battre contre l’intox, les infos contradictoires, la peur d’un ennemi invisible. Nous y sommes tous allés, la tête haute, parce qu’on nous a dit « vous êtes indispensables ». D’un coup nous sommes devenues visibles aux yeux de certaines personnes. Mais nous y avons toujours été, parce que ce métier nous l’avons dans nos tripes, et que les employeurs l’ont bien compris. Ils se servent de notre empathie, ils savent que nous ne laisserons jamais nos « papy mamy » seuls et abandonnés. Pour quels remerciements ? Pas de prime pour nous, pas d’augmentation de salaire, peu de formation »

Ces situations lors de la crise sanitaire ont été la goutte qui a fait déborder le vase. Il n’est plus question d’attendre après la bonne volonté des employeurs ou des syndicats patronaux de la branche des salariés du particulier employeur. Le club des 7, accompagné par la fédération, a la ferme intention d’alerter l’opinion publique et les parlementaires pour une véritable reconnaissance des professionnels de l’emploi à domicile. La fédération a été auditionnée dans le cadre de la mission confiée à Myiam El-Khomri sur les métiers du grand âge ainsi que lors de la mission d’information parlementaire sur les métiers du lien pour laquelle les députés François RUFFIN et Bruno BONNELL ont été désignés co-rapporteurs. Fin juin, avec le soutien de la fédération, l'équipe du "club des 7" a adressé un courrier à des députés pour solliciter une rencontre. La rentrée promet de nous apporter des nouvelles ...

 

Repères

  • 1 084 982 salariés
  • 84,9 % des emplois de la branche sont occupés par des femmes
  • 6,5% des salariés sont à temps complet
  • En 2016, plus de 122 000 parents employeurs de gardes d’enfants à domicile ont déclaré 64,1 millions d’heures, ce qui correspond à près de 36 300 emplois en équivalent temps plein

 

Les revendications de la CFDT

  • En terminer avec les grosses amplitudes de travail,
  • Le paiement des temps morts entre deux interventions,
  • Le paiement obligatoire des temps de déplacements,
  • La revalorisation des salaires : les taux horaires sont au SMIC ou en-dessous pour les assistantes maternelles, les difficultés liées à l’agrément des assistantes maternelles, etc.