Lumière sur les essentielles : retour en images sur la mobilisation de la CFDT #8mars

Publié le 08/03/2022

Retour en images  sur la journée organisée par la CFDT pour honorer les travailleuses essentielles et rappeler nos revendications. 

A cette occasion, Véronique Revillod, secrétaire générale adjointe de la fédération a pris la parole au nom de la fédération des Services pour s'adresser aux salariées de la propreté, des entreprises de services à la personne, du particulier employeur, de la sécurité privée, de la restauration collective, aux assistantes maternelles : 

"Chères essentielles, 
Vous vous faites entendre encore aujourd’hui ! 


J’entends la voix de femmes et d’hommes dont l’utilité quotidienne et la dignité permettent à tous d’assurer la propreté, l’hygiène la sécurité, l’alimentation des biens et des personnes. Vous assurez le lien social. 


Pas étonnant que ces gestes, souvent apparentés à des soins maternels ou ménagers, soient principalement exercés par des femmes, des parents, des personnes qui mettent leur force professionnelle au service des autres. 


Chères essentielles, vous êtes souvent des mères, des épouses, des sœurs, des amies dont l’entourage s’étonne de votre résistance aux difficiles conditions de travail. Votre entourage tout entier doit s’adapter aux horaires décalés de votre planning de travail, votre entourage souffre aussi des difficultés financières dans lesquelles vos faibles rémunérations vous jettent. Votre corps abimé par des cadences infernales et des postures épuisantes ne vous permet pas de profiter comme il se devrait de votre temps de repos. Ces injustices créent un trouble profond dans votre quotidien et prennent tant de place. Renoncer à des sorties, des loisirs, des soins, des voyages et bien d’autres choses encore. Une situation intenable de travailleuse pauvre. 


Chères essentielles, vous venez parfois de si loin pour nettoyer, sécuriser et nourrir notre pays, de l’outre-mer et même de l’étranger. Vous apportez aux petits comme aux plus anciens ce respect et ces soins que nous avons parfois oublié dans nos cultures occidentales tournées autour de l’individu. Souvent vous avez dû traverser de grandes galères administratives juste pour avoir le droit d’exercer votre métier. 
Vous êtes une richesse. Une richesse que vos employeurs peinent à reconnaitre. Les difficultés de recrutement ou vos arrêts maladies parfois dus aux rudes conditions de travail leurs font entrevoir la valeur réelle de votre présence sur le terrain. 


Les difficultés nombreuses : temps de travail, inter vacations, précarité, absence de formation et de perspectives de carrière ne font pas rêver notre jeunesse. Et pourtant, quoi de plus beau que d’être utile à tous. Quelle plus grande fierté que de rendre ce monde nourri, plus propre et plus sécurisé. 
Aujourd’hui nous invitons vos employeurs à choisir la voie du progrès social : pour construire le monde d’après, avec des rémunérations justes, des carrières qui permettent d’évoluer, de changer de métier, d’améliorer aussi la qualité du service qu’ils facturent. Pour choisir cette voie-là il faudra du courage et de la pédagogie pour expliquer aux donneurs d’ordre que la main d’œuvre doit être payée au prix juste. Parce que le prix de la baguette augmente pour tout le monde. 


L’autre voie serait celle du cynisme et de l’aveuglement, consistant à râler à chaque augmentation du SMIC, cette voie n’écrit l’avenir qu’avec l’encre du passé. 


Nous en appelons aussi à ceux qui font appel à vos employeurs : les donneurs d’ordre : afin qu’ils exigent pour chaque prestation facturée qu’elle corresponde à un salaire juste et à des conditions correctes. Que des locaux dignes vous permettent de vous changer et de vous préparer dans le respect de l’hygiène et de la dignité. Nous les appelons enfin à combattre ensemble contre les violences sexistes et sexuelles qui existent encore. 
Nous avons eu quelques difficultés à trouver des travailleuses essentielles qui acceptent de témoigner aujourd’hui. Je salue avec beaucoup d’admiration celles qui ont accepté cette mission difficile tant l’humiliation est souvent palpable. Cette grande pudeur fait partie des caractéristiques de nos métiers. Mais elle ne doit jamais laisser la place au silence qui permet à l’injustice de régner. Aussi, chères essentielles, nous sommes là, debout et fiers de vous représenter. 


Nous voici sur cette si symbolique place du Panthéon pour rendre hommage à celles et ceux qu’on oublie trop souvent de citer. Honneur et justice à vous les essentielles. "

Pour les travailleuses essentielles, nous voulons revendiquons :

- Plus de considération et de reconnaissance, 
- De meilleurs salaires et conditions de travail … 
- Des emplois de qualité 
- Des perspectives d'évolution