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Réunion internationale des syndicats sur la situation dans l’hôtellerie, le tourisme et la restauration

Publié le 18/05/2020

Les membres du groupe hôtellerie-tourisme-restauration de l’UITA, syndicat qui réunit les organisations syndicales du monde entier, se sont réunis en visioconférence pour échanger sur l’actualité et les enjeux de ces secteurs. Pas moins de soixante-dix nations étaient représentées dont la France avec la fédération des Services.  

La fédération des Services est intervenue pour dresser un bilan de la situation nationale. Protégés par le code du travail et les conventions collectives nationales, les salariés et les employeurs français bénéficient d’un soutien important de l’État qui a lancé des mesures pour garantir les rémunérations avec la prise en charge de l’activité partielle, entre autres. Les salariés peuvent aussi compter sur leur régime de santé et de prévoyance comme le démontre l’exemple du Fonds d’action sociale de la restauration rapide mis en place par les partenaires sociaux de la branche restauration rapide avec la participation AG2R Agirc-Arrco.

En Belgique, la situation est catastrophique et les représentants syndicaux craignent les effets dramatiques des conséquences de la crise et demandent qu’une recommandation de l’IUTA soit faite aux employeurs pour la santé mais aussi pour la prise en charge de la formation des salariés.

Conséquence directe du Brexit, les licenciements en cascade touchent le Royaume-Uni qui se retrouve dans un contexte doublement difficile avec la crise sanitaire mondiale. Des échanges ont commencé avec certains employeurs et un guide de sécurité est en cours d’élaboration. Les représentants syndicaux ont souligné la nécessité de faire signer aux chaîne d’hôtels des accords sur la santé et la sécurité des salariés. Aux États-Unis, les dégâts du covid-19 sont immenses dans ce pays où les frais de santé sont à la charge des américains. Les syndicats se retrouvent démunis face aux difficultés pour aider les salariés. L’Espagne est en phase de reprise d’activité et en recherche d'un modèle plus juste et équitable pour redémarrer son économie. Les syndicats argentins s’interrogent sur la reprise du travail et travaillent sur leurs revendications.  

Alors qu’ils sont moins touchés, les représentants des pays scandinaves proposent une mobilisation internationale pour faire face aux conséquences de la crise sanitaire.  

L’EFFAT, la Fédération européenne des syndicats de l’alimentation, de l’agriculture et du tourisme, souhaite une relance du tourisme à l’échelle européenne.

Une note positive vient de la Guinée où un syndicat a pu s’implanter dans l’hôtel Marriott Sheraton, avec le soutien de l’UITA, et a réussi à négocier le maintien de salaires des salariés.

Au Brésil, plus de 1 700 salariés de l’hôtellerie ont perdu leur emploi. Pour réduire la casse, le pays expérimente la réduction des horaires. Les représentants brésiliens demandent l’aide des syndicats mondiaux.

Patricia Nyman, présidente de UNI World Women’s et membre du syndicat SACCAWU de l’Afrique du Sud, est aussi intervenue sur la situation des femmes et la nécessité de les protéger et de continuer la lutte pour l’égalité femmes/Hommes et contre les violences sexistes.

Cette crise sanitaire bouleverse le monde. Ses conséquences seront lourdes sur l’emploi et comme l’a souligné Sue Longley, de l’IUF-UITA-IUL, il faudra une nouvelle vision du tourisme et une meilleure régulation de la concurrence face au plateformes. Il faut aussi continuer d’exiger que tout soit mis en œuvre pour la santé et la sécurité des salariés, sans oublier la formation pour leur permettre d’avoir entre leurs mains les moyens de répondre aux mutations du marché de l’emploi.

 

Repères et revendications

  • Le secteur de la restauration rapide emploie quelques 13 millions de travailleurs dans le monde.
  • Le tourisme représente 10 % des emplois dans le monde et les femmes représentent 55,5 % de la main d’œuvre mondiale du secteur.
  • Pour les travailleurs migrants, l’UITA demande l’octroi de permis de travail pour empêcher la déportation des travailleurs migrants durant la pandémie du COVID-19. : un accès garanti aux soins de santé pour les travailleurs migrants en situation irrégulière, des procédures et des conseils de santé et sécurité sur les lieux de travail dans toutes les langues comprises par les travailleurs migrants.
  • L’IUTA demande aussi la reconnaissance des syndicats des livreurs de repas.